J'ai toujours rêvé de faire...
…mais quoi ? Longtemps je n’ai pas réussi à répondre à cette question. Peinture, dessin… ? Jusqu’au jour (année 2000) où je me suis laissé faire. Me laisser faire signifie : ne pas essayer de copier ce qui me plait chez les autres dont je n’ai pas le même talent, accepter d’être maladroit, ne pas attendre un résultat, autrement dit me soustraire à toute pression pour être entièrement vierge, disponible au moment present. Et curieusement, le résultat apparut sous la forme d’assemblages d’objets en formes d’animaux et plus tard de personnages. Bien sûr, il y a eu plusieurs tentatives, des doutes, des colères, du désespoir, et il y a eu des grands moments de bonheur pendant lesquels j’ai eu l’impression d’avoir trouvé mon écriture et pendant lesquels j’ai pu me dire enfin je suis moi.
Pourquoi des sculptures en matériaux récupérés ?
La réponse se trouve probablement dans l’atelier de mon grand-père paternel. Il récupérait et stockait toutes sortes d’objets, outils et matériaux dans le cadre des bricolages domestiques et de ses activités agricoles, débrouille oblige. Ces objets, outils et matériaux étaient là, à portée de main depuis toujours. J’ai porté mes yeux sur eux et il m’ont invité à jouer à un jeu que j’avais l’impression de connaître depuis toujours sans le savoir. Ce jeu ressemble beaucoup à celui auquel on joue enfant et qui consiste à trouver à quoi nous font penser la forme de certains nuages. La petite difference est que je rassemble des petits bouts de nuages. J’aime ce jeu, j’y joue parfois malgré moi, n’importe où, n’importe quand, toujours avec le sourire au coin des yeux.Dans la société de consommation, du jetable, du besoin créé et récréé de toute pièce, les trottoirs et les poubelles contiennent des objets et matériaux qui n’ont existé que pour ce à quoi ils servaient. Certains d’entre eux, je les récupère ou plutôt je récupère leurs formes. Les objets sont à portée de main, leurs formes sont à portée d’imagination.
Pourquoi j’utilise principalement des objets métalliques ?
Je ne sais pas vraiment mais j’aime la densité du métal, ses couleurs lorsqu’il s’oxyde, sa plasticité et sa résistance mécanique… et au temps. Peut-être est-ce une réaction à la frustration liée à la fugacité de l’existence des nuages et peut-être de la mienne.Dans la nature aussi de nombreux objets sont à portée d’imagination. Les bois flottés et certaines pierres marqués par l’empreinte naturelle du temps, de la vie, ont ma préférence. C’est pourquoi ils apparaissent parfois dans mes assemblages.
Que racontent mes sculptures ?
Je laisse à chacun d’y trouver ou non ce qu’elles lui racontent. L’important pour moi est que si j’ai toujours rêver de faire, c’est maintenant de réussir un peu à faire rêver.
Mes aspirations
Vivre le plus possible de et avec ce qui me fait briller les yeux, à savoir mes sculptures et qu’elles fassent briller si possible ceux des autres. J’ai à cœur qu’elles soient accessibles au plus grand nombre soit par le regard, soit pour se les approprier avec la mise en place de prix équitables.
